Invité sur le plateau de l’émission Sport du Monde Entier diffusée sur Walfnet, Babacar Ndiaye, candidat à la présidence de la Ligue Sénégalaise de Football Professionnel (LSFP), n’a pas mâché ses mots. Face aux caméras, il a dressé un tableau critique de la gouvernance actuelle de la Ligue, dénonçant un manque criant de vision stratégique, de transparence dans les décisions, et une gestion selon lui “présidentielle”, incompatible avec les exigences modernes du football professionnel.
Un projet novateur tué dans l’œuf
Parmi les points les plus marquants de son intervention, Babacar Ndiaye a évoqué un projet ambitieux qu’il avait initié avec la société suédoise spécialisée dans l’analyse de données sportives. Selon lui, une lettre d’intention (LOI) avait été signée pour l’installation de plus de 200 caméras sur les terrains sénégalais. Ce projet visait à moderniser le suivi des compétitions à travers la collecte et l’analyse de données en temps réel.
« Le projet faisait partie intégrante de mon programme. Il était validé, et la commission des directeurs de la Ligue Pro peut en témoigner », affirme-t-il. Avec l’appui de Moussa Kamara, alors chargé du recrutement, le dispositif devait aussi inclure la formation de quatre media officers dans chaque club, ainsi que la création d’une émission hebdomadaire baptisée LSFP TV, diffusée chaque lundi.
De Djibril Wade à Amsatou : un projet dilué puis abandonné
Selon Babacar Ndiaye, le projet a ensuite été transféré à Djibril Wade, avec l’idée d’octroyer une récompense de 150 000 francs CFA au club champion, avant d’être finalement remis à Amsatou. Mais, à son grand regret, le projet a été abandonné et remplacé par un partenariat avec Orange TV, sans explication publique ni justification claire. « Ce que nous avions mis en place a été écarté sans aucune concertation. C’est symptomatique d’un système où tout est décidé en vase clos », déplore-t-il.
Des réunions mal pensées et une gouvernance contestée
Interrogé sur les critiques concernant son absence à certaines réunions, Babacar Ndiaye répond fermement : « On ne peut plus organiser des réunions à 15h ou 16h un mardi. Les gens travaillent, beaucoup sont en télétravail. Si on les tient le samedi matin, tout le monde peut être présent. » Une manière pour lui de dénoncer une organisation déconnectée des réalités des membres de la Ligue.
Mais au-delà de la logistique, c’est surtout la gouvernance qui cristallise ses critiques : « Le problème, ce n’est pas Babacar Ndiaye. J’ai toujours été engagé pour la Ligue Pro. Le vrai problème, c’est une gestion centralisée, fermée, presque présidentielle. »
Un système opaque dénoncé
Babacar Ndiaye pointe également un manque total de transparence dans la gestion des contrats et des ressources : « Même Doudou Aw, en charge du marketing, a été mis de côté sans la moindre explication. Et pourtant, en tant que responsable marketing, je n’ai jamais eu accès à son contrat, ni à ceux qui circulent, ni aux détails sur les commissions partagées. »
En dressant ce réquisitoire contre la direction actuelle de la Ligue, Babacar Ndiaye souhaite incarner une rupture. Une gouvernance plus ouverte, plus moderne, davantage tournée vers la performance, la transparence et l’innovation technique.